Bookmakers : Alice Zeniter (3/3) por ARTE Radio

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Bookmakers : Alice Zeniter (3/3)

Dans cette dernière partie de ce contrôle technique sur l’art littéraire d’Alice Zeniter, la romancière développe, toujours à propos de « L’Art de perdre », quels ont été les conseils de son éditrice, sa lecture commentée à voix haute du manuscrit entier à son compagnon, sa discipline quotidienne dans sa maison bretonne (repoussant très loin les limites de la semoule), l’accompagnement musical d’Idir ou de Dr. Dre, sa passion naturelle pour l’humour animalier, sa vision « fantasmée » du texte deux ans plus tard, son rapport à l’argent, ou encore sa décision de ne pas avoir d’enfant, liée, elle aussi, à l’écriture. L’écrivaine du mois : Alice Zeniter Romancière, dramaturge, metteuse en scène, traductrice et scénariste, Alice Zeniter, 33 ans, est l’un des voix les plus énergiques de la littérature francophone. Née d’un père algérien et d’un mère française, diplômée de l’École Normale Supérieure, elle publie un premier roman confidentiel à 16 ans puis signe à 23 chez Albin Michel pour le second, « Jusque dans nos bras » (2010), dans lequel elle aborde la question du mariage blanc avec un héros malien menacé d'expulsion. Elle s’installe ensuite pendant trois ans à Budapest où elle enseigne le français, étudie le théâtre et « flâne ». Viendra « Sombre dimanche » (2013), roman d’une famille hongroise sur trois générations, puis « Juste avant l’oubli » (2015), à propos du suicide étrange d’un maître du polar sur une île brumeuse des Hébrides. Tout s’accélère deux ans plus tard avec « L’Art de perdre », prix Goncourt des lycéens, dont nous parlerons ici de A jusqu’à Z. « L’Art de perdre » (Flammarion, 2017) « Ai-je oublié d’où je viens ? », se demande Naïma, trentenaire parisienne en sévère gueule de bois. « Ma détresse n’aurait-elle pas la taille d’un pays manquant, d’une religion perdue ? » Par sa voix, L’Art de perdre suit le destin d’une famille kabyle sur trois générations – des années 40 à nos jours, sur 500 pages, en trois parties. Il y a d’abord Ali, le grand-père, harki, c’est-à-dire « supplétif indigène au service de l’armée française » comme dit le dico, contraint de fuir ses montagnes avec femme et enfants face au FLN et ses « règlements de compte au milieu de la nuit », à l’heure de l’indépendance de 1962. La deuxième partie se focalise sur Hamid, le père, qui n’oubliera jamais leur installation dans « la France froide », dans ces camps d’accueil insalubres et surpeuplés des Bouches-du-Rhône, entourés de barbelés, dans le silence de ceux qui attendent, humiliés, parqués « dans le royaume de la boue », « comme des bêtes nuisibles » ; Hamid, qui se politisera et s’en sortira grâce à ses études, et qui épousera une Française. Il y a enfin Naïma, la petite-fille, qui cherche sa place dans cet héritage. Sacré du Goncourt des lycéens et du prix du journal Le Monde, « L’Art de perdre » a beaucoup gagné : le roman se vend à plus de 580 000 exemplaires et décroche des récompenses en Espagne, en Suisse ou en Pologne, tandis que Barbet Schroeder obtient les droits d’adaptation au cinéma. Le succès critique n’a d’égal que sa reconnaissance publique, voire intime, lorsqu’au premier rang de certains festivals où Alice Zeniter est invitée, d’anciens harkis s’assoient parfois, en uniforme, la poitrine chargée de médailles, comme jadis son propre grand-père. Mais comment s’est-elle jetée dans cette fresque romanesque à haute teneur documentaire ? Parions que la réponse est dans Bookmakers. En partenariat avec Babelio Enregistrements : janvier-mars 2020 - Entretien, découpage et lectures : Richard Gaitet - Prises de son : Sara Monimart - Montage : Antoine Larcher - Réalisation, musique originale et mixage : Samuel Hirsch - Illustrations : Sylvain Cabot - Production : ARTE Radio

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