Bookmakers : Alice Zeniter (1/3) por ARTE Radio

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Bookmakers : Alice Zeniter (1/3)

Dans son panthéon : Tolkien, Zola, Faulkner ou Apollinaire, tous découverts durant l’enfance par cette lectrice et autrice précoce pour qui l’écriture a toujours été « le plus drôle de tous les jeux ». Sa rencontre à l’école primaire avec la romancière et dramaturge Géva Caban la conforte dans son désir d’explorer l’art du récit, en se posant les questions élémentaires. Peut-on chiper des idées à Stephen King ? Lui-même, n’aurait-il pas barboté quelques trucs et astuces à ses illustres prédécesseurs ? À qui envoyer sa prose, quand on a terminé ? Car c’est la règle, pour Alice : « Il faut d’abord apprendre à finir un texte. » Passée l’évocation de cette jeunesse normande, ce premier épisode s’attarde sur la « danse de l’hésitation » qui précéda la conception de son cinquième roman, « L’Art de perdre », lié à son histoire familiale, ses deux voyages nécessaires en Algérie, le choc ressenti devant le film « La Bataille d’Alger » (Gillo Pontecorvo, 1966) et ses recherches « totalement bordéliques ». L’écrivaine du mois : Alice Zeniter Romancière, dramaturge, metteuse en scène, traductrice et scénariste, Alice Zeniter, 33 ans, est l’un des voix les plus énergiques de la littérature francophone. Née d’un père algérien et d’un mère française, diplômée de l’École Normale Supérieure, elle publie un premier roman confidentiel à 16 ans puis signe à 23 chez Albin Michel pour le second, « Jusque dans nos bras » (2010), dans lequel elle aborde la question du mariage blanc avec un héros malien menacé d'expulsion. Elle s’installe ensuite pendant trois ans à Budapest où elle enseigne le français, étudie le théâtre et « flâne ». Viendra « Sombre dimanche » (2013), roman d’une famille hongroise sur trois générations, puis « Juste avant l’oubli » (2015), à propos du suicide étrange d’un maître du polar sur une île brumeuse des Hébrides. Tout s’accélère deux ans plus tard avec « L’Art de perdre », prix Goncourt des lycéens, dont nous parlerons ici de A jusqu’à Z. « L’Art de perdre » (Flammarion, 2017) « Ai-je oublié d’où je viens ? », se demande Naïma, trentenaire parisienne en sévère gueule de bois. « Ma détresse n’aurait-elle pas la taille d’un pays manquant, d’une religion perdue ? » Par sa voix, L’Art de perdre suit le destin d’une famille kabyle sur trois générations – des années 40 à nos jours, sur 500 pages, en trois parties. Il y a d’abord Ali, le grand-père, harki, c’est-à-dire « supplétif indigène au service de l’armée française » comme dit le dico, contraint de fuir ses montagnes avec femme et enfants face au FLN et ses « règlements de compte au milieu de la nuit », à l’heure de l’indépendance de 1962. La deuxième partie se focalise sur Hamid, le père, qui n’oubliera jamais leur installation dans « la France froide », dans ces camps d’accueil insalubres et surpeuplés des Bouches-du-Rhône, entourés de barbelés, dans le silence de ceux qui attendent, humiliés, parqués « dans le royaume de la boue », « comme des bêtes nuisibles » ; Hamid, qui se politisera et s’en sortira grâce à ses études, et qui épousera une Française. Il y a enfin Naïma, la petite-fille, qui cherche sa place dans cet héritage. Sacré du Goncourt des lycéens et du prix du journal Le Monde, « L’Art de perdre » a beaucoup gagné : le roman se vend à plus de 580 000 exemplaires et décroche des récompenses en Espagne, en Suisse ou en Pologne, tandis que Barbet Schroeder obtient les droits d’adaptation au cinéma. Le succès critique n’a d’égal que sa reconnaissance publique, voire intime, lorsqu’au premier rang de certains festivals où Alice Zeniter est invitée, d’anciens harkis s’assoient parfois, en uniforme, la poitrine chargée de médailles, comme jadis son propre grand-père. Mais comment s’est-elle jetée dans cette fresque romanesque à haute teneur documentaire ? En partenariat avec Babelio Entretien : Richard Gaitet - Prises de son : Sara Monimart - Montage : Antoine Larcher - Réalisation, musique originale et mixage : Samuel Hirsch - Illustrations : Sylvain Cabot

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